Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/344

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Voyant que le hardi Sigestap faisait ruisseler le sang sur les bonnes cottes de mailles, le fort Volkêr fut saisi de colère et s’élança à sa rencontre. Bientôt Sigestap

Eut perdu la vie par les mains du ménestrel. Il se mit à lui donner un si brillant échantillon de son talent, que le jeune homme reçut la mort de sa terrible épée. Le vieux Hildebrant le vengea, comme le lui imposait sa valeur.

— « Malheur ! s’écria maître Hildebrant, mon cher seigneur gît là, tué par la main de Volkêr. Maintenant le joueur de viole ne peut vivre plus longtemps. » Qui aurait pu être plus terrible que le vaillant Hildebrant ?

Il frappa Volkêr si violemment, que les débris de son casque et les ferrures de son bouclier volèrent de tous côtés contre les murs de la salle. Ce fut la fin du fort Volkêr. Les hommes de Dietrîch se pressaient au combat. Ils frappaient si rudement, que les mailles des armures jaillissaient au loin et que les pointes des épées volaient dans les airs, et hors des casques ils faisaient couler des ruisseaux de sang fumant.

Hagene de Troneje aperçut Volkêr mort. C’était, en cette fête, la perte la plus douloureuse qu’il eût faite parmi ses hommes et ses parents. Hélas ! comme effroyablement Hagene se mit à venger le héros !

— « Non, le vieux Hildebrant ne jouira pas de son triomphe. La main de ce héros a abattu mon aide fidèle, lui, le meilleur compagnon d’armes que j’eus jamais. » Il leva plus haut son bouclier et s’avança hachant devant lui.

Helpfrîch, le fort, tua Dancwart. Ce fut une grande douleur pour Gunther et pour Gîselher quand ils le virent