Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/44

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Il n’y en eut aucun du Rhin qui les suivit. Sous la main de Siegfrid on voyait des ruisseaux de sang couler à travers les heaumes brillants, jusqu’à ce qu’il trouvât Liudgêr devant ses combattants.

Trois fois il s’était frayé un chemin à travers toute l’armée. Alors Hagene arriva ; il l’aida bien à assouvir sa colère dans le tourbillon. Plus d’un bon guerrier périt sous ses coups.

Lorsque le fort Liudgêr trouva Siegfrid, levant haut dans sa main le bon glaive Balmung et lui tuant nombre des siens, la fureur et la rage du chef furent grandes.

C’était une furieuse mêlée et un grand fracas d’épées ; leurs troupes se ruaient les unes contre les autres. Les héros se cherchaient avec plus d’ardeur, mais les escadrons commencèrent à plier. Une haine furieuse animait les combattants.

Au chef des Sahsen il avait été dit que son frère était prisonnier ; cela l’affligeait profondément. Il savait bien que le fils de Sigelint avait accompli ce fait d’armes. (On l’attribuait à Gêrnôt ; on apprit la vérité depuis).

Les coups de Liudgêr étaient si forts que sous la selle le cheval de Siegfrid pliait. Mais le cheval se releva, et Siegfrid déploya dans la mêlée une force effrayante.

Hagene le soutenait et aussi Gêrnôt, Dancwart et Volkêr ; sous leurs coups beaucoup tombèrent morts ; Sindolt et Hûnolt et Ortwîn, la bonne épée, en abattirent un grand nombre dans la mêlée.

Au sein du tourbillon, les chefs illustres furent inséparables. On vit lancer de la main des guerriers sur les heaumes à travers les boucliers brillants de nombreux javelots. Maintes rondaches magnifiques furent teintes de sang.