Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/53

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Un matin de Pentecôte, on vit s’avancer vers la fête, magnifiquement vêtus, beaucoup d’hommes hardis, cinq mille ou même davantage. En plusieurs endroits les divertissements commencèrent à l’envi.

L’hôte royal avait en l’esprit (cela lui était bien connu) combien de tout cœur et loyalement le héros du Nîderlant aimait sa sœur qu’il n’avait pas encore vue, mais en laquelle, plus qu’en toute autre femme, on devait admirer la beauté.

La bonne épée Ortwîn parla au roi : — « Voulez-vous que cette fête vous fasse le plus grand honneur, laissez admirer les plus belles jeunes filles qui font l’orgueil de la Burgondie.

« Quelle serait la joie de l’homme et quel serait son bonheur, s’il n’y avait ni belles vierges, ni femmes superbes ? Laissez paraître votre sœur en présence de vos hôtes. » Le conseil était donné à la satisfaction de maint héros.

— « Je le ferai volontiers, » dit le roi. Tous ceux qui l’entendirent furent très joyeux. Il pria dame Uote et sa fille de vouloir bien, avec leurs vierges, se rendre à la cour.

On prit hors des bahuts de beaux ajustements, on prépara maintes parures, galons et fermoirs, qui étaient soigneusement enveloppés. Plus d’une femme aux belles couleurs se para courtoisement.

Maint jeune guerrier pensa en ce jour qu’il était doux de voir des femmes et qu’en échange il n’eût point accepté la terre d’un chef puissant. Ils voyaient avec plaisir celles qu’ils ne connaissaient pas.

Le roi illustre ordonna qu’avec sa sœur marcheraient