Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/54

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pour la servir cent guerriers de leur parenté ; ils portaient l’épée à la main : telle était la suite de la cour dans le pays des Burgondes.

On voyait venir avec eux Uote la très riche. Elle avait pris avec elle un groupe de jeunes femmes, cent ou même plus ; elles portaient de splendides vêtements. Et aussi derrière sa fille marchaient quantité de femmes jolies.

On les voyait toutes sortir d’une grande salle. Beaucoup de héros s’y pressaient, pleins du désir de voir le mieux possible La noble vierge.

Elle s’avançait en ce moment, la charmante, comme l’aurore du matin sortant de sombres nuages, et une grande souffrance quitta celui qui la portait dans son cœur depuis si longtemps. Alors il vit la vierge marcher en sa beauté.

Maintes pierreries brillaient en ses vêtements. Ses couleurs, semblables à celles de la rose, avaient cet éclat qui inspire l’amour. Et quelle qu’en fût son envie, nul n’eût pu soutenir que jamais en ce monde il avait vu quelque femme plus belle.

Comme la Lune éclatante surpasse les étoiles, lorsque sa lumière sort resplendissante des nuages, ainsi elle surpassait les autres femmes. L’âme de maint héros grandit en cet instant.

On voyait marcher devant elle de riches camériers. Les guerriers au grand cœur se pressaient en foule afin de voir la vierge charmante. Le seigneur Siegfrid ressentait à la fois amour et souffrance.

Il pensait en lui-même : « Comment cela s’est-il fait qu’il m’ait fallu ainsi l’aimer ? C’est une illusion d’enfant. Pourtant, si je dois m’éloigner de toi, il me serait plus doux d’être frappé à mort. »