Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/65

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Nous voulons jouter dans le pays de Brunhilt. Il nous faut donc de beaux vêtements pour paraître devant les femmes. »

La princesse dit : — « Mon frère très aimé, je vous offre mon aide sans réserve, et je suis prête à vous servir. Si quelqu’un vous refusait quoi que ce soit, ce serait une peine pour Kriemhilt.

« Vous ne devez point, nobles chevaliers, m’adresser de prières. Donnez-moi plutôt des ordres avec courtoisie. Tout ce que vous désirez, je suis prête à le faire, et je le ferai avec plaisir. » Ainsi parla la belle vierge.

— « Nous voulons, sœur chérie, porter de bons vêtements ; que votre blanche main nous aide à les choisir. Que vos femmes les achèvent, afin qu’ils nous aillent bien, car notre volonté ne se départira jamais de cette expédition. »

La jeune fille parla : — « Remarquez ce que je dis. J’ai, moi, de la soie. Faites qu’on m’apporte des pierreries sur un bouclier et nous ferons les vêtements. » Gunther et Siegfrid furent satisfaits.

— « Quels sont, dit la princesse, les compagnons qui doivent être habillés avec vous pour aller vers cette cour lointaine ? » Le roi dit : — « Moi, quatrième : deux de mes hommes, Dancwart et Hagene, m’accompagneront à cette cour.

« Ô dame, faites attention à mes paroles : endéans les quatre jours, pour nous quatre, il nous faut à chacun trois vêtements divers et de bonne étoffe, afin que nous puissions revenir sans honte du pays de Brunhilt. »

Les seigneurs se retirèrent en prenant gracieusement congé d’elle. La belle reine appela hors de leurs apparte-