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ments trente jeunes filles parmi ses suivantes qui avaient un talent merveilleux pour de semblables ouvrages.

Elles ornèrent de pierreries les soies d’Arabie, blanches comme neige, et les soies de Zazamanc, vertes comme trèfle. Ce furent de beaux vêtements. Kriemhilt les coupa elle-même, la charmante vierge.

Elles couvrirent de soie des garnitures en peau de poissons des mers lointaines, qui semblaient alors extraordinaires à chacun. Écoutez maintenant des merveilles de ces splendides habillements.

Les meilleures soieries des pays de Maroc et de Lybie que jamais fils de roi eût portées, furent employées avec profusion. Kriemhilt laissait bien voir ainsi son bon vouloir pour eux.

Comme ils méditaient une si haute entreprise, la peau d’hermine leur parut convenable, et sur l’hermine des pelleteries noires comme charbon, qui, encore aujourd’hui, parent dans les fêtes les vaillants héros.

Quantité de pierreries étincelaient dans l’or d’Arabie. Le travail des femmes n’était point petit. En sept semaines, les vêtements furent achevés. Les armes furent prêtes en même temps pour les vaillants héros.

Quand tout fut préparé, une forte barque fut construite en hâte sur le Rhin pour les porter vers la mer. Les nobles jeunes filles étaient épuisées de leur travail.

On avertit les guerriers que les vêtements magnifiques qu’ils devaient porter étaient prêts. Tout ce que désiraient les héros avaient été fait : ils ne voulaient point demeurer plus longtemps aux bords du Rhin.

Un messager fut envoyé aux compagnons d’armes pour leur demander s’ils voulaient voir leur nouveaux habil-