Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/86

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Alors le chef du Rhin dit : — « Ce sont mes hommes que dans mon voyage j’avais laissés près d’ici. Je les ai fait prévenir, et les voilà, ô dame, qui arrivent. » On admira avec joie les magnifiques étrangers,

On voyait Siegfrid se tenir en superbe costume sur le devant d’un vaisseau avec un grand nombre d’autres guerriers. La reine dit : — « Seigneur roi, dites-moi, accorderai-je le salut à ces étrangers ou le leur refuserai-je ? »

Le roi répondit : — « Vous irez à leur rencontre en avant de votre palais, afin qu’ils comprennent bien que vous les voyez avec plaisir. » La reine suivit le conseil du roi, et par son salut elle distingua Siegfrid du reste de sa troupe.

On leur assura des logements et l’on eut soin de leurs vêtements. Le nombre des hôtes venus dans le pays était si considérable qu’ils se pressaient partout par bandes. Les hommes hardis désiraient retourner en Burgondie.

Alors la reine parla : — « Je serais reconnaissante à celui qui saurait partager mon or et mon argent à mes hôtes et à ceux du roi, qui sont si nombreux. » Dancwart, l’homme du vaillant Gîselher, répondit :

— « Très noble reine, veuillez me charger des clefs, j’ai confiance de si bien faire le partage, que s’il en résulte quelque honte, elle sera mienne tout entière. » Ainsi parla ce brave guerrier et il montra parfaitement combien il était bienfaisant.

Quand le frère de Hagene eut reçu les clefs, la main de ce héros distribua de riches présents. — À celui qui désirait un marc, on en donnait tant, que tous les pauvres vécurent en liesse.