Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/98

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Femmes et vierges s’avancèrent les unes vers les autres. Que de beautés magnifiquement vêtues ! Des pavillons de soie et un grand nombre de tentes couvraient toute la campagne devant Worms.

Les parents du roi se pressaient autour de lui. On conduisit les deux reines et toutes les dames vers les endroits protégés du soleil. Les guerriers du pays burgonde les accompagnaient.

Tous les hôtes étaient venus à cheval. On heurta brillamment les lances contre les boucliers. La plaine se couvrit d’un nuage de poussière, comme si tout le pays eût été en flammes. On reconnut bien vite les vrais héros.

Les dames regardaient les jeux des chevaliers. Je crois que Siegfrid passa et repassa maintes fois devant les pavillons, chevauchant l’épée à la main. Il conduisait mille hommes valeureux des Nibelungen.

Suivant l’avis du roi, Hagene de Troneje s’avança et fit cesser amicalement le tournoi, afin de préserver de la poussière ces belles jeunes filles. Tous les étrangers le suivirent à l’instant sans nulle difficulté.

Le Seigneur Gêrnôt parla ainsi : — « Laissez-là vos chevaux jusqu’à ce que vienne la fraîcheur. Nous irons accompagner les belles dames vers le palais, afin que quand le roi voudra chevaucher, vous soyiez tous prêts. »

Aussitôt cessèrent les passes d’armes. On quitta la plaine pour se retirer sous les tentes, où le temps s’écoula agréablement. Les guerriers se tenaient près des dames dont ils espéraient obtenir les faveurs. Ainsi passaient les heures jusqu’au moment du départ.

Avant la tombée de la nuit, le soleil baissant, l’air commençait à fraîchir et l’on ne voulut point s’attarder davan-