Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/97

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Avec mille gracieuses honnêtetés, dame Kriemhilt s’avança pour recevoir dame Brunhilt et sa suite. De leurs blanches mains on les vit écarter les tresses de leurs cheveux quand elles échangèrent leur baiser ; elles le firent en toute affection.

La vierge Kriemhilt parla amicalement : — « Soyez la bienvenue en ce pays, pour moi, pour ma mère et pour tout ce que nous avons de fidèles amis » Et l’on s’inclina de part et d’autre.

Et les femmes s’embrassèrent à plusieurs reprises. Jamais on n’a ouï parler d’une réception aussi affectueuse que celle faite à la fiancée par dame Uote et par sa fille. Plusieurs fois elles baisèrent ses douces lèvres.

Quand les femmes de Brunhilt furent toute descendues sur le sable, maints jeunes guerriers menèrent par la main maintes vierges richement vêtues. Ces nobles jeunes femmes entouraient Brunhilt.

Avant que toutes les salutations fussent achevées, une grande heure s’écoula. Pendant ce temps fut baisée plus d’une bouche rose. Les filles des rois se tenaient encore l’une près de l’autre. Nombre de héros fameux se plaisaient à les contempler.

Ils les suivaient du regard ceux qui avaient ouï dire que nul ne pouvait voir rien de plus beau que ces deux femmes, et on le disait sans mentir ; car dans la beauté de leur corps, rien n’était emprunté ni trompeur.

Ceux qui savaient apprécier les femmes et leurs formes gracieuses, ceux-là louaient la beauté de la fiancée de Gunther. Mais les plus sages qui les avaient mieux comparées, disaient qu’on pouvait bien préférer Kriemhilt à Brunhilt.