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I


Si l’acte de sépulture de Champlain existait, il aurait été probablement très-facile d’arriver à la solution de ce problème ; il est même à présumer qu’on n’aurait jamais perdu le souvenir du lieu où reposaient les cendres du fondateur de la Nouvelle-France. Mais, lors de l’incendie de Notre-Dame de Recouvrance, le 14 juin 1640[1], les premiers registres de Québec furent brûlés, et avec eux l’acte de sépulture de Champlain. Après cet incendie, l’on ne refit, de mémoire, que les actes de baptêmes et de mariages ; les actes de sépultures ne furent pas rétablis, quoique M. Ferland et l’auteur de l’Histoire de la Colonie Française en Canada affirment le contraire[2]. Heureusement que la Relation de 1643 nous apprend, à l’occasion de la mort du Père Raymbault, que Champlain fut enterré dans un sépulchre particulier. « M. le Gouverneur, qui estimoit sa vertu, y est-il dit, désira qu’il fût enterré près du corps de feu M. de Champlain, qui est dans un sépulchre partiçulier, érigé exprès pour honorer la mémoire de ce signalé personnage, qui a tant obligé la Nouvelle France. » (Relations des Jésuites, 1643, p. 3, édition de 1858).

  1. Les registres disent le 15 juin, jour de l’octave du Saint-Sacrement. Or, cette année, le jour de l’octave tombait le 14. Aussi l’Histoire de l’Hôtel-Dieu dit que ce fut « le 14 de juin, à quatre heures du soir. » (p. 24.)
  2. Voir Cours d’Histoire du Canada par M. Ferland ; vol. I, p. 299. Histoire de la Colonie Française en Canada, vol. I, p. 343. Il n’est resté qu’une page du registre des sépultures, contenant les actes faits depuis le premier janvier 1640 jusqu’à l’incendie, 14 juin.