Page:Lavergne, Jean Coste - 1908.djvu/52

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zézayantes de la mignonne qui le berçait et l’embrassait sans cesse.

Toutefois, par des indiscrétions et des plaintes échappées à Louise devant les voisines et aussitôt colportées par elles, on devina la gêne croissante de l’instituteur et on en glosa, ce qui produisit un détestable effet sur la plupart des paysans peu enclins là-dessus à la pitié. Moins préoccupé, Coste eût pu remarquer certains sourires moins que charitables, quand il croisait certaines gens, dans les rues du village.

Le premier jour de l’an, il eut une bonne surprise. Une tante de sa femme envoya pour les enfants un louis de vingt francs qui fut fêté.

— Tiens, — dit-il joyeusement, — ce sera pour le baptême.

VII

Ce baptême, fixé pour le second dimanche de janvier, rendait Coste fort soucieux. Il redoutait, depuis l’accouchement de Louise, que ses beaux-parents ne vinssent s’installer, plusieurs jours, dans sa maison. Louise exprimait le désir d’avoir sa mère auprès d’elle. Il n’osa la contrarier ni lui avouer tout à fait les embarras d’argent, de plus en plus graves, où il se débattait.

Il avait donc écrit et attendait impatiemment une réponse. Passe encore sa belle-mère. Elle pourrait lui être une aide précieuse. Mais il connaissait son beau-père et appréhendait son arrivée. Une fois à Maleval, il n’en partirait que difficilement. C’était presque avec effroi que Jean, qui, à cause de sa chère Louise, aimait pourtant ses beaux-parents, supputait les nouvelles dépenses que nécessiterait la visite du