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Page:Lavergne - Fleurs de France, 1924.djvu/13

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LE
VAL DE BRIX
CHRONIQUE NORMANDE
(DÉDIÉE À Mlle MARIE MILCENT.)
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I

LE CHÂTEAU DES BRUCE


En ce temps-là, c’est-à-dire en 1227, la seconde année du règne de saint Louis, le val de Brix était comme à présent verdoyant, ombragé, plein de troupeaux, d’oiseaux et de fleurs ; mais le joli petit château qui l’embellit à présent, et où l’hospitalité me fut si douce, n’était pas encore bâti.

Une simple ferme, couverte en chaume, occupait sa place future, au penchant du coteau, sur la rive droite de la rivière clairette et murmurante. Cette ferme dépendait du château de Brix ; elle était fieffée à Nicolette Hamelin, bonne veuve laborieuse et charitable, qui l’habitait avec sa fille Marie et ses trois fils Pierre, Charlot et Georget, les plus beaux et les meilleurs enfants qui fussent à vingt lieues à la ronde. L’héritière du château de Brix, damoiselle Luce, alors âgée de seize ans, venait souvent à la ferme, où elle avait été nourrie, et les soins de la noble damoiselle faisaient régner dans cette demeure certaines habitudes d’ordre et de bien-être qui la distinguaient des autres fermes du pays.