Page:Lavignac - Le Voyage artistique à Bayreuth, éd7.djvu/168

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minations cocasses des divers modes et les règles de la tablature sont exposées dans ce même ouvrage, d’une extrême rareté.

Mais il y avait quatre marqueurs ; Wagner a dû les réunir en un seul pour composer le désopilant et antipathique personnage de Beckmesser, sur le dos duquel se joue toute la pièce.

1er Acte.

Scène i. — L’action a lieu à Nuremberg, au commencement du XVIe siècle. La première scène se passe dans l’église Sainte-Catherine ; le décor, planté de biais, ne permet d’apercevoir que les derniers bancs de la nef, qui est censée se prolonger vers la gauche.

Les fidèles achèvent de chanter un psaume. Deux femmes, assises au dernier rang, fixent l’attention d’un jeune gentilhomme, le chevalier Walther de Stolzing, qui, adossé à un pilier, ne quitte pas du regard la plus jeune d’entre elles, Eva, la fille de Veit Pogner, orfèvre et bourgeois de la ville de Nuremberg.

Walther adresse une muette mais éloquente supplication à la jeune fille, qui lui répond timidement par une mimique discrète et un peu confuse.

Une fois l’office terminé, le temple se vide peu à peu, et le chevalier s’approche de celle qu’il aime. L’innocente enfant, malgré sa candeur, ne serait pas fâchée de se ménager un tête-à-tête avec le beau gentilhomme ; elle feint, avec une ingénuité charmante, d’avoir oublié sur son banc, dans l’église, un fichu, qu’elle envoie reprendre par sa nourrice. Pendant ce temps, Walther la supplie de décider de son sort et de prononcer le mot qui encouragera ses espérances ; depuis son arrivée à Nuremberg, où il a reçu une si cordiale hospitalité de Pogner, le père d’Eva,