Page:Lavignac - Le Voyage artistique à Bayreuth, éd7.djvu/245

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gendré, il peut recueillir à son profit la souveraineté des dieux. L’anneau, dont il faut s’emparer à tout prix, est aux mains de Siegfried ; mais le héros, n’en connaissant pas la puissance ou la dédaignant, échappe par cela même à la malédiction qui s’attache à la possession du talisman ; il faut donc ruser avec lui et agir en toute hâte, afin que, conseillé par la noble femme dépositaire de la bague magique, il n’ait pas le temps de rendre aux filles du Rhin le trésor qu’elles réclament avec tant d’instances et qui dès lors serait irrévocablement perdu pour les Nibelungs.

Scène ii. — Hagen, toujours rêvant, jure à son père, à lui-même, qu’il saura s’emparer de l’anneau. Alberich disparaît, excitant son fils à tenir sa promesse. Une ombre épaisse couvre Hagen, le jour point du côté du Rhin, et le soleil se lève, se reflétant dans le fleuve et éclairant l’arrivée de Siegfried, qui, transporté par la puissance de son heaume magique, vient du rocher où il a conquis Brünnhilde pour Gunther, annoncer la bonne nouvelle à la fille de Gibich.

Gutrune, ravie, se fait conter le nouvel exploit de son fiancé et apprend avec joie que Gunther, ayant par un habile subterfuge reçu son épouse des mains du vainqueur, est en route avec elle pour le palais de ses pères.

Scène iii. — Il faut se hâter de préparer la réception du nouveau couple ; Hagen, qui était en observation sur la hauteur, appelle à son de trompe les vassaux de son frère ; ils accourent en armes, se demandant quel danger court leur seigneur et maître ; mais Hagen les rassure : il s’agit seulement de souhaiter la bienvenue à l’épouse qu’il a conquise à l’aide de Siegfried, et de préparer des sacrifices aux dieux qui leur ont été propices. Sur l’autel de Wotan, qu’ils immolent un vigoureux taureau ; un sanglier pour Froh, un bouc pour Donner, et qu’ils consa-