Aller au contenu

Page:Lavignac - Les Gaietés du Conservatoire.djvu/112

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
106
LES GAIETÉS DU CONSERVATOIRE

qu’un, et l’entrée finissait… quand il n’y avait plus de vent. Pour la sortie, c’était l’organiste lui-même qui allait remplir le soufflet, en confiait la manœuvre à Messire singe ravi, puis préludait doucement sur un jeu de bourdon, avec des silences fréquents et habilement ménagés, jusqu’au moment où quelques saccades bien caractéristiques lui annonçaient l’arrivée du maître souffleur ; alors seulement il s’abandonnait à l’inspiration de son génie !


J’aurais voulu vous conter cela plus brièvement, mais vous n’auriez jamais pu comprendre.



— « …

— Enfin ! l’exécutera-t-on, oui ou non ?

— Qui ça ?

— Eh, bien ! ce malheureux Clavier, l’auteur du drame…

— Octave Clavier ? mais on l’a exécuté hier !

— Ah bah ! je ne savais pas ça ; comment ça s’est-il passé ?

— Peuh ! comme toujours en pareil cas ; toutes ces exécutions se ressemblent : beaucoup de journalistes, toujours le même public spécial, des femmes, d’abord la toilette…

— Et lui, comment s’est-il comporté ?

— Assez crânement, dit-on, mais il était pâle comme un mort. En attendant l’heure fixée, il s’est entretenu assez longuement avec M. Lascoux, juge d’instruction, qui s’était beaucoup occupé de l’affaire, et qui est d’avis que c’est seulement maintenant qu’il a été exécuté qu’on pourra se permettre de le juger. Personne ne s’attendait à ce que ce soit pour si tôt, mais il paraît que de hautes influences ont été mises en jeu, et