Aller au contenu

Page:Lavignac - Les Gaietés du Conservatoire.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
23
LES GAIETÉS DU CONSERVATOIRE

Effectivement, comme c’était à prévoir, il se trompe, il excite la colère de Cherubini, qui ne manque pas, bien entendu, une si belle occasion de lui dire des paroles très désagréables.

Pendant l’entr’acte, Halévy, son élève, qui devait être, à cette époque, chef du chant à l’Opéra, vient le trouver et essaie de le ramener à de meilleurs sentiments :

« Je vous assure, mon cher Maître, que vous avez été bien dur pour ce pauvre X…, qui en somme a fait acte de bonne volonté et sans lequel on ne pouvait pas répéter du tout ; il est bien naturel qu’il n’ait pas su le rôle et se soit un peu trompé, mais enfin ce qu’il a fait est d’un bon camarade et d’un bon musicien ; vous lui avez fait beaucoup de peine, il s’attendait plutôt à un petit remercîment… Vous devriez tâcher de lui dire quelques mots pour faire oublier cette pénible impression, lui montrer que vous appréciez son zèle…

— « Qué c’est bon, qué c’est bon, interrompt Cherubini, qué tu vas lui dire qué zè né lui en veux pas. »


Si maintenant nous passons à Auber, nous allons nous trouver en face d’un tout autre caractère et d’un tour d’esprit fort différent.



Les bons mots d’Auber ne se comptent pas.

En voici deux que je crois inédits, car je ne les ai jamais lus nulle part, et de l’authenticité desquels je suis certain, les ayant entendus de mes propres oreilles.

Auber suivait l’enterrement de Rossini, en causant de façon intermittente avec l’un, avec l’autre, de groupe en groupe.

— « Heu ! heu !… on s’en va, à l’Institut ; après Meyer-