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LES GAIETÉS DU CONSERVATOIRE

puis enfin, prenant son courage à deux mains, elle se précipita chez moi, comme elle avait coutume de le faire dans toutes les grandes circonstances.

— « A présent, me dit-elle en entrant exaspérée, à présent je sais tout. Je sais qu’il faut donner mille francs. Eh ! bien, on les trouvera, les mille francs, ce n’est pas une affaire ! Oh ! ne faites pas l’innocent, vous le savez aussi bien que moi, pour sûr ! Voilà ce que madame Chaulard raconte à qui veut l’entendre, l’effrontée, maintenant qu’elle tient son affaire : sa fille ne méritait pas sa médaille, elle le sait bien, même qu’elle n’a eu qu’une voix, et on a ajouté le reste, parce qu’elle avait apporté ses mille francs ; et elle dit encore : c’est pas la petite Lizière qui aura jamais sa médaille, les parents ne sont pas en situation de dépenser tout cet argent, et puis ils n’ont pas le sentiment artistique ! Qu’est-ce que