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  de l’Air Atmosphérique. 39

tion & la respiration : l’air de l’atmosphère est donc composé de deux fluides élastiques de nature différente & pour ainsi dire opposée.

Une preuve de cette importante vérité, c’est qu’en recombinant les deux fluides élastiques qu’on a ainsi obtenus séparément, c’est-à-dire, les 42 pouces cubiques de mofète, ou air non respirable, & les 8 pouces cubiques d’air respirable, on reforme de l’air, en tout semblable à celui de l’atmosphère, & qui est propre à peu près au même degré, à la combustion, à la calcination des métaux, & à la respiration des animaux.

Quoique cette expérience fournisse un moyen infiniment simple d’obtenir séparément les deux principaux fluides élastiques qui entrent dans la composition de notre atmosphère, elle ne nous donne pas des idées exactes sur la proportion de ces deux fluides. L’affinité du mercure pour la partie respirable de l’air, ou plutôt pour sa base, n’est pas assez grande pour qu’elle puisse vaincre entièrement les obstacles qui s’opposent à cette combinaison. Ces obstacles sont l’adhérence des deux fluides constitutifs de l’air de l’atmosphère & la force d’affinité qui unit la base de l’air vital au calorique : en conséquence, la calcination du mercure finie, ou au moins portée aussi loin qu’elle