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Page:Lavoix - Histoire de la musique, 1884.djvu/68

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HISTOIRE DE LA MUSIQUE.

conquis de singulière façon. En l’an 442 de Rome, les flûtistes, indignés de n’avoir pas la permission de manger dans le temple de Jupiter, se retirèrent à Gabies. Eux partis, que faire ? plus de sacrifices possibles, plus de fêtes ; plus de joyeux festins sans les tibicines et leurs instruments. Des ambassadeurs allèrent à Gabies ; les pourparlers n’aboutissant pas, ces ambassadeurs usèrent de ruse : ils enivrèrent les pauvres flûtistes et, dans cet état, les rapportèrent à Rome dans un tombereau ; non seulement on leur accorda ce qu’ils demandaient, non seulement on leur donna place dans le temple, mais ils obtinrent le privilège d’être les seuls à jouer de par la ville.

De la constitution de la musique romaine nous n’avons rien à dire ; elle est la même que celle des Grecs, avec ses tons, ses modes, mais peut-être moins de variété dans le rythme. Au théâtre, elle ne prit pas le développement qu’elle avait dans la tragédie et dans la comédie grecques ; cependant, sans être aussi artistique, l’emploi que les Romains firent de la musique sur la scène mérite d’être signalé.

Quelques annotations curieuses sur les comédies de Térence nous sont restées, qui nous apprennent, et le genre des instruments employés dans les représentations comiques et aussi le nom du compositeur qui écrivait la musique des comédies de Térence. Le sens de ces quelques notes n’est pas toujours des plus clairs ; cependant, si torturées qu’elles aient été par les commentateurs, dont le premier fut Donat, grammairien du ive siècle, elles sont curieuses. Voici les inscriptions de ces comédies :