comment il le finira ; il ignore où il va, il bat la campagne et divague. Autant il est à l’aise pour parler d’un individu, en suivant des notes exactes, autant il est gêné pour exposer une pensée, une théorie abstraite. C’est un polémiste, ce n’est pas un penseur. Y en a-t-il un parmi les antisémites ? Je serais bien aise de le savoir et de pouvoir un peu discuter avec lui ?
CONCLUSION
À la suite de ces appréciations et de ces critiques, M. Édouard Drumont dans un article : Le Concours de la « Libre Parole », paru dans son journal du mardi 16 juin, a cru devoir se départir de la courtoisie qu’il avait jusqu’alors observée à mon égard, et que j’avais toujours gardée vis-à-vis de lui.
Il m’a attribué l’intention de rendre publiques les conversations, les discours et les opinions des membres du jury. J’ai à peine besoin de me justifier de cette imputation, je n’ai jamais eu le goût des papotages, des commérages et l’anecdote n’est pas mon fort, je pense avoir montré au cours de cette polémique que je ne m’en servais pas. Je n’ai donc jamais divulgué, ni voulu divulguer, le secret des séances et des jugements ; j’ai simplement dit que j’apprécierais, quand le jury les aurait rendues publiques par son verdict, les idées exprimées par ceux qui concourraient. C’était, je crois, mon droit absolu, les concurrents n’ayant jamais eu, je pense, l’intention de tenir éternellement leurs travaux cachés.
Je n’ai pas voulu, sur le moment, m’expliquer ainsi, le langage qu’avait tenu M. Édouard Drumont me paraissant demander une autre explication. Je ne considère cependant pas une rencontre comme une sanction, ni surtout comme une solution à un débat. Un duel est un incident et n’est pas une réponse ; aujourd’hui, comme hier, j’ai le droit de clore cette polémique en affirmant une fois de plus que M. Drumont n’a pas répondu aux questions que je lui ai posées.
Que le lecteur juge.