Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/614

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conformément à ce qui est figuré sur le plan qu’ils en ont fait dresser, et que ces nouveaux débouchés, en procurant des facilités pour la rentrée du peuple dans l’intérieur de la ville, après les promenades extérieures auxquelles il se livre les fêtes et dimanches, et en rendant la circulation moins tumultueuse, opéreraient en même temps le bien public et l’avantage des propriétaires, etc. Voulons et nous plaît ce qui suit : — Article 1er. Il sera établi une nouvelle rue à prendre du débouché de la rue Saint-Nicolas, sur la rue de Bondy, se dirigeant parallèlement à celle du Faubourg du Temple, à travers les jardins du sieur Sanson jusques à la rue des Marais et au-delà, dans les emplacements appartenant aux sieurs Gilbert, de Caumartin et consorts pour le fond, et à la dame présidente de Fourcy pour l’usufruit, jusqu’à 40 toises ou environ de distance de la rue de Carême-Prenant, auquel lieu ladite nouvelle rue se divisera en deux branches : l’une vers l’hôpital Saint-Louis, et l’autre vers le carrefour des rues du Faubourg-du-Temple et de la Fontaine-au-Roi, la première desquelles rues, depuis le rempart jusqu’à la rue des Marais, sera nommée rue Sanson, le surplus au-delà et jusqu’au lieu et carrefour où elle se divisera en deux branches, sera nommée rue Saint-Ange ; la branche du côté de l’hôpital Saint-Louis, rue de Gaucourt, et celle du carrefour de la Fontaine-au-Roi, rue Gilbert, lesquelles rues seront droites et alignées et leurs côtés parallèles. La largeur des dites rues sera fixée à 30 pieds, etc. — Art. 2e. La partie de surface en plus grande largeur au-delà de l’alignement de la d. rue Sanson, qui se trouve à son entrée du côté de la rue de Bondy, restera vague, pour faciliter le tournant des voitures à l’entrée de ladite rue et pour conserver à l’usage du public et des particuliers voisins les avantages du d. élargissement, etc. » (Extrait des lettres-patentes.) — Ces lettres-patentes, registrées au parlement le 5 septembre suivant, donnèrent lieu à un procès-verbal d’alignement, dressé par le bureau de la Ville, le 25 juin 1784. Toutefois, la rue Sanson fut seule ouverte. Environnée de marais, elle dut présenter des dangers sous le rapport de la circulation. L’administration, dans l’intérêt de la sûreté publique, la fit barrer à ses deux extrémités. — Une ordonnance royale du 17 octobre 1826 fixa à 20 m. la moindre largeur de la partie de la rue Sanson qui forme évasement depuis la rue de Bondy jusqu’à la rue Neuve-Saint-Nicolas, et maintint pour le surplus la largeur de 30 pieds. En 1841, lorsque l’administration voulut reprendre possession de cette rue, les riverains contestèrent les droits de la ville. Ces difficultés donnèrent lieu à une transaction qui fut confirmée par l’ordonnance suivante :

« Louis-Philippe, etc. — Vu la demande formée par le préfet de la Seine, à l’effet, 1o de rapporter l’ordonnance royale du 17 octobre 1826, qui a fixé les alignements de la rue Sanson et d’arrêter les nouveaux alignements de cette voie publique, de manière à en porter la largeur à 12 m., etc. Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit : — Article 1er. Les alignements de la rue Sanson, dans la ville de Paris, sont arrêtés conformément au tracé des lignes noires, sur le plan ci-annexé et au procès-verbal des points de repère inscrit sur led. plan. — Art. 2e. La ville de Paris est autorisée à traiter avec les sieurs Sanson de Sansal, Claret de Fleurieu et Lucy, pour l’ouverture, l’élargissement et la propriété du sol de la rue Sanson, suivant le plan arrêté, le tout aux clauses et conditions exprimées dans la délibération du conseil municipal du 22 juillet 1842, et consenties par lesdits propriétaires, etc. Donné au palais de Neuilly, le 2 août 1843. Signé, Louis-Philippe. » Cette ordonnance a été exécutée en partie, et les constructions situées sur le côté droit, depuis la rue de Bondy jusque vis-à-vis de la rue Neuve-Saint-Nicolas, sont seules soumises à retranchement. — Égout entre les rues Neuve-Saint-Nicolas et des Marais. — Conduite d’eau dans toute l’étendue. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Philippe-Robert Sanson, maître de la chambre aux deniers, est mort à Paris, le 1er mai 1807.

Santé (barrière de la).

Cette barrière, qui est sans décoration d’architecture, a pris son nom de la rue de la Santé. (Voir l’article Barrières.)

Santé (rue de la).

Commence aux rues des Bourguignons et du Champ-des-Capucins, no 33 ; finit au boulevart Saint-Jacques, no 4. Le dernier impair est 17 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 678 m.12e arrondissement. La partie du côté des numéros impairs, comprise entre la rue de Lourcine et le boulevart Saint-Jacques, est du quartier Saint-Marcel ; le surplus dépend du quartier de l’Observatoire.

Elle a été ainsi appelée parce qu’elle conduisait à la maison de santé (ci-devant hôpital fondé par Anne d’Autriche). Cette voie publique se nommait originairement le chemin de Gentilly. — Une décision ministérielle en date du 6 pluviôse an XI, signée Chaptal, fixa la moindre largeur de la rue de la Santé à 10 m. Cette largeur est portée à 12 m. en vertu d’une ordonnance royale du 9 décembre 1838. Sur le côté gauche, le mur de clôture à l’angle du boulevart est aligné ; sur le côté opposé, le mur de clôture, à l’encoignure gauche de la rue Méchain, et la propriété située entre la rue Biron et le boulevart, sont à l’alignement.

Sarrazin (rue Pierre-).

Commence à la rue de la Harpe, nos 72 et 74 ; finit à la rue Hautefeuille, nos 21 et 23. Le dernier impair est 15 ; le dernier pair, 14. Sa longueur est de 97 m.11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.

Elle doit son nom à un bourgeois appelé Pierre Sarrazin, qui possédait au XIIIe siècle plusieurs maisons