Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/207

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et les arbres trop gênés pour parvenir à l’effet qu’on en peut attendre ; connaissant aussi que pour l’achèvement entier et la plus grande perfection de ce rempart, il conviendrait que dans toute son étendue il fût planté de quatre rangs d’arbres, comme il l’est en partie ; et sur ce qui a été représenté à sa majesté par les prévôt des marchands et échevins, qu’ils ne se croyaient pas suffisamment autorisés par les d. arrêt et lettres-patentes, pour s’opposer à ces entreprises dont la continuation préjudicierait essentiellement à un établissement si utile et si agréable, et pour procurer au rempart la perfection qui y semble nécessaire ; à quoi voulant pourvoir, sa majesté étant en son conseil a ordonné et ordonne : — Article 1er. Que les alignements des bâtiments qui pourront être élevés le long du d. rempart, du côté de la ville, dans la partie plantée de quatre rangs d’arbres, depuis la rue de Grenelle jusqu’à la rue d’Enfer, conformément à l’art. 5 des lettres-patentes du 9 août 1760, et les clôtures en cette partie du côté de la campagne seront fixées à 10 pieds 1/2 de distance du point milieu du rang d’arbres extérieur des contr’allées. — Art. 2. Veut et entend sa majesté que la partie du d. rempart, depuis le lieu dit le Mont-Parnasse jusqu’à la rivière, qui n’est aujourd’hui plantée que de deux rangs d’arbres, le soit à l’avenir de quatre rangs, dans les mêmes distances et dispositions qui ont été suivies pour la première partie, à l’effet de quoi les particuliers sur les terrains desquels il serait nécessaire de prendre du terrain, et qui jouissent de l’avantage de cet établissement, seront tenus de les fournir sans pouvoir prétendre aucun paiement, indemnité pour raison de la d. superficie, etc… Fait au conseil d’état du roi, sa majesté y étant, tenu à Marly le 19 mai 1767. Signé Louis. » (Extrait).

Le côté droit du boulevart d’Enfer est bordé en grande partie par le mur d’enceinte. Les propriétés particulières sont presque toutes à l’alignement.


Enfer (chemin de ronde du poste d’observation de la barrière d’).

Commence au boulevart d’Enfer ; finit aux rue et barrière du Mont-Parnasse. Pas de numéro. Sa longueur est de 436 m. — 11e arrondissement, quartier du Luxembourg.

Voir l’article Chemins de ronde.


Enfer (place de la barrière d’).

Située à l’extrémité de la rue d’Enfer. — 12e arrondissement, quartier de l’Observatoire.

Elle a été établie lors de la construction du mur d’enceinte. — Une ordonnance royale du 19 juillet 1840 a maintenu les formes et dimensions actuelles de cette voie publique.


Enfer (rue d’).

Commence aux rues Saint-Hyacinthe, no  2, et des Francs-Bourgeois, no  16 ; finit aux boulevarts Saint-Jacques, no  16, et d’Enfer. Le dernier impair est 109 ; le dernier pair, 102. Sa longueur est de 1,608 m. — Les nos de 1 à 15 et de 2 à 30 sont du 11e arrondissement, quartier de la Sorbonne ; les autres numéros dépendent du 12e arrondissement, quartier de l’Observatoire.

Ce n’était au XIIIe siècle qu’un chemin nommé de Vanves et d’Issy parce qu’il conduisait à ces deux villages. Plus tard on le désigna sous la dénomination de Vauvert, parce qu’il se dirigeait vers le château sur l’emplacement duquel les Chartreux bâtirent leur couvent. Cette voie publique fut ensuite connue sous les noms de rue de la Porte-Gibard, de rue Saint-Michel et du Faubourg-Saint-Michel. Plusieurs opinions ont été émises sur l’étymologie de cette rue. Nous ne citerons que celles qui ne choquent pas la vraisemblance. Huet, évêque d’Avranches, prétend qu’elle a été ainsi dénommée parce qu’elle fut longtemps un lieu de débauches et de voleries. La seconde opinion, qui nous parait plus sérieuse, est celle-ci : On sait que la rue Saint-Jacques parallèle à celle d’Enfer, s’est nommée via superior ; cette dernière, par opposition, fut désignée sous le nom de via inferior, via infera, dont la dénomination actuelle peut bien n’être qu’une altération. — Une décision ministérielle en date du 3 germinal an X, signée Chaptal, a fixé la moindre largeur de cette voie publique à 12 m. Les constructions portant les numéros ci-après ne sont pas soumises à retranchement : 5, 63, 65, 67, 69, 71, 73, 75, 77, 79, 81, 83, 85, l’École des Mines ; 30, 48, 50, 52, 54, 56, 58, 60, 62, 64, 66, 68, 70, 74, 76, 80, 80 bis, 82, 84, 86, 92, 94, 96, 98, 100 et.102. — Égoût dans une partie de cette rue. — Éclairage au gaz entre la place Saint-Michel et la rue Saint-Dominique (compe Parisienne).

Au no  2 était situé le collège du Mans. Il fut fondé dans la rue de Reims en exécution du testament du cardinal Philippe de Luxembourg, évêque du Mans, en date de 1519. Il fut transféré dans la rue d’Enfer en 1683, et occupa l’emplacement de l’hôtel de Marillac. On le réunit à l’Université en 1764.

Au no  8 était situé le séminaire Saint-Pierre et Saint-Louis. Il doit sa fondation à François de Chansiergues, diacre. Il fut d’abord installé dans une maison de la rue du Pot-de-Fer, puis en 1687 dans une propriété de la rue d’Enfer. Cet établissement fut confirmé par lettres-patentes du mois de décembre 1696, registrées le 28 février suivant. Ce séminaire fut supprimé en 1790. Les bâtiments qui sont encore aujourd’hui propriétés de l’État ont été affectés à une caserne.

Au no  45 était situé le couvent des Feuillants, c’était le second établissement de cet ordre à Paris. Autorisés par l’archevêque, ces religieux achetèrent en 1630 un emplacement situé dans la rue d’Enfer, sur lequel ils firent construire un monastère dont la première pierre fut posée le 21 juin 1633. D’abord instituée pour servir de noviciat aux Feuillants de la rue Saint-Honoré, cette maison cessa bientôt d’avoir cette destination. Le 18 juin 1659, la première pierre de