Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/665

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Vavin (rue).

Commence à la rue de l’Ouest, nos 24 et 26 ; finit à la rue Notre-Dame-des-Champs, nos 27 bis et 31. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 10. Sa longueur est de 148 m.11e arrondissement, quartier du Luxembourg.

Une ordonnance royale du 8 décembre 1831 porte ce qui suit : « Article 1er. Le sieur Vavin, propriétaire à Paris, est autorisé à convertir en une rue de dix mètres de largeur, le passage à lui appartenant qui conduit de la rue Notre-Dame-des-Champs à la rue de l’Ouest. L’ouverture de cette nouvelle rue n’est autorisée qu’à la charge par le sieur Vavin, ou ses représentants, de remplir toutes les conditions stipulées dans la délibération du conseil municipal de Paris, du 8 septembre 1831. » — Cette délibération impose les conditions suivantes : « 1o de donner à cette voie publique une largeur de 10 m. et de faire les deux côtés parallèles et en ligne droite ; 2o de ne pas élever les constructions au-delà de quinze mètres, y compris attique et mansarde, sauf les corps de logis simples ou doubles des encoignures communes avec les rues de l’Ouest et Notre-Dame-des-Champs, qui pourront être élevés à 18 m. ; 3o de faire les premiers frais de pavage et éclairage de la nouvelle rue ; 4o de pourvoir à l’écoulement souterrain ou à ciel ouvert des eaux pluviales et ménagères ; 5o et enfin de livrer gratuitement le terrain nécessaire à la formation de la d. rue. Il est en outre entendu, que dans le cas où les propriétaires voudraient établir des trottoirs, il ne leur serait alloué aucune prime par l’administration. » Les propriétés riveraines sont alignées.

Veaux (halle aux).

Située entre la place aux Veaux et les rues de Poissy et de Pontoise. — 12e arrondissement, quartier du Jardin-du-Roi.

Avant l’année 1646, le marché aux Veaux était établi sur un emplacement situé à l’encoignure des rues de la Planche-Mibray et de la Vieille-Place-aux-Veaux. Par arrêt du 8 février 1646, il fut transféré sur le quai des Ormes — Lettres-patentes, août 1772. « Louis, etc… L’établissement et le maintien du bon ordre pour le service de la police et du public dans les halles et marchés de notre bonne ville de Paris, méritent d’autant plus d’attention de notre part que c’est un des moyens d’y procurer l’abondance et l’égalité dans le prix des denrées. C’est dans cette vue que nous avons réglé la situation de ces marchés et l’ordre qui y serait observé ; mais le marché aux Veaux est un de ceux auxquels il n’a pas encore été pourvu, et nous avons reconnu qu’il est d’autant plus essentiel de lui procurer un autre emplacement que celui où il se tient actuellement est trop étroit, que le passage très intéressant pour le service des ports est intercepté par la quantité de voitures qui y apportent les Veaux, ce qui occasionne des accidents fréquents ; que ce marché exigeant un emplacement à proximité de la rivière et du centre de Paris, il n’y en a pas de vacant qui puisse y convenir davantage que le clos des Bernardins, et étant informé que ce terrain vient d’être vendu aux sieurs Regnaudet de Ronzières, Damien, architecte, Lenoir le Romain, architecte, et Benoît de Sainte-Paule, par acte passé devant Paulmier et son confrère, notaires à Paris, le 30 mai dernier, en conséquence de la délibération prise par les officiers et religieux composant le collége de Saint-Bernard, dûment assemblés le 11 du d. mois de mai, sous le bon plaisir du sieur abbé général de l’ordre de Cîteaux, aux offres faites par les d. sieurs de Ronzières, Damien, Lenoir et de Sainte-Paule, d’en employer partie à construire des bâtiments, ce qui nous donnerait une augmentation de revenu et ferait rentrer dans le commerce un bien possédé par des gens de mainmorte, et d’établir sur le surplus de ce terrain le marché aux Veaux, de former des issues pour y parvenir, d’y construire une halle couverte, où les veaux seraient à l’abri des injures du temps et où ils pourraient être mis en liberté dans les compartiments amovibles ; enfin d’y construire des étables pour y retirer ceux des bestiaux qui resteraient d’un marchè à l’autre ; mais comme les dépenses que les d. acquéreurs seraient obligés de faire pour cet établissement leur deviendraient à charge et seraient en pure perte pour eux, si le marché était déplacé par la suite, nous avons jugé convenable d’autoriser la vente qui leur a été faite du d. enclos, d’y fixer irrévocablement le marché aux Veaux, de les autoriser à y faire les constructions qui seront nécessaires, et de leur procurer un produit proportionné à la dépense en les chargeant de tout le service qui a rapport à ce marché. Considérant d’ailleurs que ce service sera beaucoup mieux fait, et qu’il sera beaucoup plus aisé d’y veiller que lorsqu’il se faisait par une multitude de gagne-deniers, qui journellement exigeaient des marchands forains des droits arbitraires, ce qui n’aura plus lieu, les droits de place étant réunis en un seul droit. À ces causes et autres à ce nous mouvans, de l’avis de notre conseil qui a vu l’acte de vente et le plan du dit clos, ensemble celui de la halle qui doit y être construite, le tout y attaché sous le contr’scel de notre chancellerie, etc… Nous avons agréé, approuvé et autorisé la vente qui a été faite de l’enclos des Bernardins aux sieurs Regnaudet de Ronzières, Damien, Lenoir et Benoît de Sainte-Paule, par acte passé devant Paulmier et son confrère, notaires à Paris, le 30 mai dernier. Ordonnons qu’à l’avenir le marché aux Veaux sera tenu dans le d. enclos des Bernardins, sur le quel il sera percé des issues et disposé des rues suivant l’alignement qui sera donné à cet effet, etc… Ordonnons en outre qu’il sera construit sur le d. terrain une halle couverte et des étables dans le lieu jugé suffisamment grand et convenable à cet effet par le dit lieutenant