la comparer à celle du peuple qui les entourait. Les persécutions contre les Juifs s’exerceraient aujourd’hui que leur caractère d’exception les rendrait plus douloureuses. Au moyen âge, les prolétaires et les paysans n’étaient pas sensiblement plus heureux ; les Juifs secoués par des convulsions terribles avaient des époques de relative tranquillité, périodes que ne connurent pas les serfs. On prenait des mesures contre eux, mais quelle mesure ne prit-on pas contre les Morisques, les Hussites, les Albigeois, les Pastoureaux, les Jacques ; contre les hérétiques et les misérables. Du onzième à la fin du seizième siècle, d’abominables années se déroulèrent et les Juifs n’en pâtirent pas beaucoup plus que ceux au milieu desquels ils vivaient. Ils en pâtirent pour d’autres causes, et ils en furent impressionnés différemment. Mais à mesure que les mœurs s’adoucirent, des heures plus heureuses naquirent pour eux. Nous allons voir quelles modifications la Réforme et la Renaissance devaient apporter à leur état.
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