les institutions de l’Europe occidentale, ne fut que le résultat et l’aboutissant d’une séculaire conspiration. Ceux qui l’attribuent au mouvement philosophique du XVIIe siècle, aux excès des gouvernements monarchiques, à une transformation économique fatale, à la décrépitude d’une classe, à l’affaiblissement d’une forme du capital, à l’inévitable évolution des concepts de l’autorité et de l’État, à l’élargissement de la notion de l’individu, tous ceux-là, d’après les historiens dont je parle, se trompent lourdement. Ce sont des aveugles qui ne voient pas la vérité : la Révolution fut l’œuvre d’une ou de plusieurs sectes, dont la fondation remonte à la plus haute antiquité, sectes poussées par un même désir et un même principe : le désir de dominer et le principe de destruction. Ces sectes ont procédé suivant un plan nettement déterminé, implacablement suivi, à la destruction de la Monarchie et de l’Église ; par leurs ramifications innombrables, elles ont couvert l’Europe d’un filet aux mailles serrées et, à l’aide des moyens les plus ténébreux, les plus abominables, elles sont parvenues à saper le trône qui est le seul défenseur de l’ordre social et de l’ordre religieux.
La genèse de cette conception historique se peut facilement trouver. Elle prit naissance sous la Terreur même. La part que les loges maçonniques, les illuminés, les Rose-croix, les Martinistes, etc., avaient prise à la révolution avait vivement frappé certains esprits, qui furent portés à grossir l’influence et le rôle de ces sociétés. Une des choses, qui avait le plus