rites mystagogiques de la Maçonnerie avec certaines traditions judaïques et kabbalistiques[1], illusionnés par tout ce décor hébraïque qui caractérise les initiations dans les loges, ils en conclurent que les Juifs avaient toujours été les inspirateurs, les guides et les maîtres de la Maçonnerie, bien plus même, qu’ils en avaient été les fondateurs, et que, avec son aide, ils poursuivaient tenacement la destruction de l’Église, depuis sa fondation.
On alla plus loin dans cette voie, on voulut prouver que les Juifs avaient gardé leur constitution nationale, qu’ils étaient encore gouvernés par des princes, des nassi, qui les menaient à la conquête du monde, et que ces ennemis du genre humain étaient en possession d’une organisation et d’une tactique redoutables. Gougenot des Mousseaux[2], Rupert[3], de Saint-André[4], l’abbé Chabauty[5], ont soutenu ces assertions. Quant à M. Édouard Drumont, toute la partie pseudo-historique de ses livres, lorsqu’elle n’est pas tirée du père Loriquet, n’est qu’un démar-
- ↑ Sur les traditions hébraïques dans la franc-maçonnerie, et sur les rapports de similitude des Maçons et des antiques Esséniens, voir Clavel : Histoire pittoresque de la Franc-Maçonnerie, Paris, 1843. — Kaufmann et Cherpin : Histoire philosophique de la Franc-Maçonnerie, Lyon, 1856 et un article de M. Moïse Schwab sur les Juifs et la Maçonnerie, publié dans l’Annuaire des Archives israélites pour l’an 5650 (1889-1890). Voir aussi les divers ouvrages de J.-M. Ragon sur la Maçonnerie (Paris, Dentu)
- ↑ Gougenot des Mousseaux : loc. cit.
- ↑ Rupert : L’Église et la Synagogue, Paris, 1859.
- ↑ De Saint-André : Francs-maçons et Juifs, Paris, 1880.
- ↑ A. Chabaudy : Les Juifs nos maîtres, Paris, 1883.