joua le Juif pendant le Moyen Âge, comment des raisons intérieures et extérieures, provenant de lois économiques et psychologiques, le poussèrent à devenir à peu près exclusivement commerçant, et surtout trafiquant d’or, à cette époque où le capital était forcément préteur, pour être productif. Ce rôle fut général ; les Juifs ne le remplirent pas seulement dans une contrée spéciale, mais dans toutes. À leurs communes préoccupations religieuses, s’ajoutèrent donc des préoccupations sociales communes. Le Juif, être religieux, pensait déjà d’une certaine façon uniforme, partout où il se trouvait ; être social, il pensa encore identiquement ; ainsi se créèrent d’autres particularités, qui se propagèrent aussi, particularités dont la formation fut générale et simultanée chez tous les Juifs. Mais le Juif, bien qu’il s’isolât, n’était pas seul ; les peuples parmi lesquels il vivait réagissaient sur lui et pouvaient être des causes de changements. Le milieu naturel n’est pas tout pour l’homme qui vit en société. Certes son action est grande, et il peut parfois former, en grande partie, des nations[1], mais il existe un milieu social dont l’action n’est pas moins considérable, ce milieu social est fait par les lois, par les mœurs, par les coutumes. Si les Juifs avaient vécu dans des milieux sociaux différents, ils auraient sans doute été différents mentalement et aussi physique-
- ↑ Par exemple les transformations des Anglo-Saxons dans les États-Unis d’Amérique, et les transformations des Hollandais au Transvaal.