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Page:Lazare - Une erreur judiciaire. La vérité sur l'affaire Dreyfus, Veuve Monnom, 1896.djvu/5

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UNE ERREUR JUDICIAIRE
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LA VÉRITÉ
SUR
L’AFFAIRE DREYFUS
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Je veux établir que la culpabilité du capitaine Dreyfus n’a jamais été démontrée. J’affirme que les bruits les plus mensongers, les plus contradictoires, les plus propres à égarer les esprits et à créer autour de l’accusé une atmosphère de haine et de soupçon ont été répandus. Je déclare enfin que l’homme qu’on a condamné est un innocent.

Cependant, sans de récents événements, je n’eusse sans doute pas pris encore la parole, craignant de violer le mystère dont on a entouré cette affaire, mais d’autres ont déchiré le voile, ils ont introduit tout le monde dans le sein du conseil de guerre et ils ont rendu publics les détails les plus secrets. Le gouvernement et l’opinion ont semblé considérer ces divulgations comme naturelles, et l’on peut dire aujourd’hui que le procès Dreyfus a été débattu devant tous. Mais, à cette occasion, on a fait des récits inexacts, on a amplifié des détails, on en a imaginé, on a inventé des charges nouvelles. Puisqu’on a commencé à parler, il m’a semblé bon de faire la lumière complète et de dire la vérité. C’est le but de ces pages. Je défie qui que ce soit d’apporter un démenti valable à mes affirmations.


LES BRUITS D’ÉVASION

On connaît les incidents auxquels je viens de faire allusion ; je vais cependant les rappeler. Le 2 septembre, un journal de Newport, dans le Monmouthshire, le South-Wales Argus, annonçait que le capitaine Dreyfus s’était évadé ; la nouvelle en avait été