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LE BŒUF DE MARGUERITE

langer, tout instinctivement, donna un coup de fouet à sa jument qui partit au galop. Mais aussitôt, mon oncle lui cria de l’attendre. Il rougit de sa poltronnerie et arrêta sa bête.

Les deux cornes flamboyantes approchaient. Il entendait un piétinement dru dans la boue. L’animal courait. Il arrive, se heurte à la voiture, pousse un cri rauque et demeure immobile. Mon oncle le tenait sûrement au moyen d’un fort licou de cuir.

— Que diable est ceci ? demanda Bélanger.

— La fin de la comédie, répondit mon oncle.

Le bœuf les regardait avec de grands yeux épouvantés, en secouant ses cornes de feu. Alors les bois entendirent un long éclat de rire et la jument tressauta dans son brancart.

Sans perdre de temps, car le salut de Marguerite pouvait être compromis par un retard, les deux compères attachent à