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LE JEUNE ACROBATE

Et, brisée par la violence de l’émotion, elle s’affaissa sur son siège.

Le jeune acrobate sauta du trapèze et s’avança au bord de la scène. Il était pâle et agité :

— Albert-Victor ? dit-il tout angoissé… Je m’appelle Albert-Victor.

Et le vieux Piquefer, de plus en plus troublé :

— Te souviens-tu de grand père Balthazar ?

— Qui m’emmenait à la pêche dans un grand canot, ajouta l’enfant.

— Mon petit-fils ! clama le vieillard, mon petit-fils ! et il fondit en larmes.

Dubosquet, écartant tout le monde, s’était précipité en avant, les bras tendus :

— Mon enfant ! criait-il.

Il escalade la rampe, prend le gars dans ses bras, le couvre de baisers et vient le déposer sur les genoux de sa mère, qui rit et pleure à la fois, dans le délire de sa félicité.

Le tumulte était grand. Tout le monde