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LE JEUNE ACROBATE

voulait voir. On montait sur les chaises et sur les bancs ; on riait, on pleurait.

Le directeur de la troupe imposa silence.

— Nous sommes heureux, dit-il, que notre jeune élève ait retrouvé sa famille. Il n’était pas né pour la scène. Il fera son chemin dans une carrière plus modeste et moins accidentée. La représentation va continuer. Vous allez voir maintenant les prouesses d’un singe qui mériterait d’être appelé homme, tant il a de ressources dans son sac. Il doit descendre de quelque fils d’Adam égaré dans les forêts du Congo.

Tout le monde sortit.

Le jeune acrobate d’alors, c’est le vieillard d’aujourd’hui. Le voici qui revient. Vous prendrez un verre à sa santé, ça lui fera plaisir.

— Et à la vôtre, Madame.