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Page:LeMay - Contes vrais, 1907.djvu/269

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MARIETTE

pliait le ciel de la prendre en pitié, mais le ciel semblait sourd, et le désespoir la tuait lentement. Sa mère voulait la distraire et pleurait avec elle.

Un jour, le médecin fut appelé. Il jugea le cas fort grave. Il se recueillit. Il inventoria ses petits flacons, suspendit sa légère balance, pesa des poudres, ordonna du vin, et sortit sans laisser beaucoup d’espoir à cette maison affligée.

* * *

Noël arrivait avec ses divines consolations et ses hymnes de reconnaissance. Dans toutes les maisons, il se faisait comme un réveil des allégresses passées, et toutes les voix chantaient le mystère adorable.

La malade allait s’affaiblissant toujours, et pour elle les choses de la terre paraissaient finies. Cependant quand sa mère lui dit qu’on était à la veille de la grande fête chrétienne, elle sourit d’un sourire angélique, ouvrit ses grands yeux