Page:LeMay - Contes vrais, 1907.djvu/279

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Illustrations de
Ulric Lamarche.


À l’heure où commence la veillée dans nos campagnes, c’est-à-dire aux dernières lueurs du crépuscule, je m’acheminais vers la demeure d’un vieil ami de ma famille, le père Jean Duval, et en marchant dans la neige épaisse, qui jetait sur la route son manteau de vierge, j’arrangeais, dans mon esprit, le nouveau récit que je devais faire à mes rustiques auditeurs.

Je venais de fermer mes auteurs classiques, et de suspendre au clou la livrée du séminaire. Je me croyais instruit et je ne savais rien. Les villageois naïfs me re-