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LES MARIONNETTES

gardaient avec une curiosité respectueuse. Ils se disaient entre eux que je comprenais le latin comme un curé, que j’avais lu tous les livres, même les mauvais, et que je serais évêque ou avocat, selon que l’Esprit saint soufflerait en tempête sur mon âme, ou la laisserait dans un calme plat. Je suis avocat.

Je devais cette belle réputation à la reconnaissance du maître chantre et de ses subalternes pieux. Un jour, je les avais jetés dans l’étonnement, en leur disant qu’ils parlaient grec toutes les fois qu’ils chantaient le « Kyrie eleison » de la messe ou le « Agios ô Theos » du vendredi saint.

Ils n’en pouvaient croire leurs oreilles.

Je fus obligé d’évoquer l’Hellade et de les promener dans le jardin des racines grecques.

Une promenade qui les a fort intrigués et qui m’a bien amusé… pour la première fois.

Le dimanche qui suivit cette singulière