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LES MARIONNETTES

Ils se réunissaient encore le soir, de temps à autres, mais pour réciter le chapelet et jouer à la petite brisque, sans enjeu, deux contre deux, à la relève.

Après avoir négligé le salut éternel depuis le commencement des temps, ils négligeaient la vie terrestre. Ils dépassaient le but. Ils oubliaient que l’homme est esprit et matière, que le travail est une loi divine, et que la terre est une hôtellerie où l’on peut manger, boire et dormir, en payant. Seulement, il faut laisser la chambre propre et payer un peu plus que ça ne vaut.

Parmi les femmes, il s’en trouvait que la Providence avait affligées du don de la parole, et elles abusaient affreusement de ce don précieux dans les assemblées publiques ; mais, chose incroyable encore, dans les réunions intimes, elles ne déchiraient plus leurs amies et parlaient charitablement de tout le monde, même de leurs maris.

Quelques-unes écrivaient des livres de