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Page:LeMay - Contes vrais, 1907.djvu/328

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L’ANNEAU DES FIANÇAILLES

corbeau, bouclés… Non, pas noirs, couleur de blé mûr, plutôt. Pour ça, pas de doute. Ce qui la rendait séduisante surtout, c’était ce grand œil rêveur, même dans les bouffées de joie. Un œil ou l’azur du ciel… L’azur… je ne sais pas trop. Or, je ne veux rien affirmer d’incertain ; comme mon ami Noé Bergeron, je suis esclave de la vérité, je ne connais que ça.

Le commencement de l’affaire — car il ne faut pas commencer par la fin, — ce fut une escapade de trois étudiants en médecine et d’un étudiant en droit. L’étudiant en droit, c’était moi.

Je ne sais trop si je ne devrais pas parler, d’abord, de la mort de madame Belleau. Cette mort est bien la cause première de l’incident, et mon histoire serait courte sans cela.

Apprenez donc qu’à l’époque de la grande soirée des fiançailles, la mère était, depuis quelques années déjà, partie pour un monde meilleur, ce qui ne doit pas être chose difficile à trouver. Monsieur