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Page:LeMay - Contes vrais, 1907.djvu/339

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L’ANNEAU DES FIANÇAILLES

brusque et le chemin est quelquefois long. Elle parcourut le chemin. Lui, il l’avait aimée du premier coup d’œil ; il avait franchi l’espace d’un seul bond.

Et voilà pourquoi ils fêtaient leurs fiançailles. Car elle, vous n’en doutez pas, c’est mademoiselle Amaryllis Belleau.

Nous voilà donc revenus à la soirée des fiançailles. Le chant, la danse, les récitations se succédaient, avec la régularité désespérante des symphonies trouées, que déroulent mécaniquement les musiciens de la rue. Il y avait, dans l’atmosphère chaude, des senteurs exquises que les éventails des dames, gracieusement agités, faisaient courir et flotter sans bruit, de toute part. Quand l’heure du réveillon sonna, les cuivres et les violons suspendirent leurs poétiques accords, et le cliquetis des couteaux et des fourchettes, ô sacrilège ! parut doux à l’oreille des gourmets.

L’homme ne vit pas seulement de son… Que de mets succulents furent savourés ! que de rasades joyeuses furent bues ! La