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Page:LeMay - Contes vrais, 1907.djvu/423

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LE RÉVEILLON

détacher mes yeux, et je marchais sans souci de la neige, où j’enfonçais comme dans une vague d’écume.

Quand je pris la grande route, l’étoile décrivit un angle dans les champs supérieurs, et elle s’ouvrit une route éthérée qui devait, comme le chemin neigeux que je suivais, s’arrêter à l’église déjà tout en prière. Moi, je m’approchais du seuil, elle, de la croix du clocher. Et, tout à coup, en effet, comme si le cop d’étain qui surmontait cette croix de fer, se fut envolé dans l’espace mystérieux, la croix noire parut un instant couronner seule la haute flèche. Un instant seulement, car l’étoile qui m’avait guidé descendit comme un éclair des hauteurs célestes, et vint se poser, telle une lampe glorieuse, au sommet sacré d’où le coq venait de prendre son vol.

— Un rayon de lune qui faisait étinceler les plumes métallique du vaillant coq, m’écriai-je impoliment, n’y pouvant plus tenir.