Je fus réveillé par un éclat de rire.
— Que nous chantez-vous là, dormeur, il n’y a ni lune ni coq, mais un bon réveillon qui nous attend.
Le réveillon, balbutiai-je, ahuri… mais j’y suis au réveillon… Nous y sommes tous… le père Gaspard vient de nous conter…
— Vous dormez encore.
Une rude secousse suivit de près, et cette fois, je sortis du sommeil comme un pantin d’une boîte à surprise.
— Comment, je n’ai pas réveillonné ? Je ne suis pas à la table du père LeMage ? … J’ai rêvé ?… C’est trop fort !
Tout le monde riait à l’auberge, et je fis comme les autres. Au reste, je ne suis pas le premier qui confond le rêve avec la réalité, et, ma foi ! je m’en bats l’œil. Le rêve, tant qu’il dure, est semblable à la réalité, et la réalité, quand elle n’est plus, devient semblable au rêve.