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Page:LeMay - Contes vrais, 1907.djvu/453

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FANTÔME

tournaient pour voir un peu les bonnes ouvrières, et mieux entendre les joyeux échos du travail.

Maintenant plusieurs pièces d’étoffe, roulées avec soin et recouvertes d’un drap, à cause de la poussière, attendaient, au grenier, l’heure du foulage. Elle arriva.

Quand les invités entrèrent, le grand chaudron pendait à la crémaillère, au-dessus d’une flamme vive, dans la vaste cheminée de la cuisine. Dans cette ardente lueur du brasier, avec sa robe de suie, il paraissait plus noir. L’eau dont il était plein commençait à frissonner sous les rayons de la chaleur, et une buée légère, bientôt évaporée, cachait à demi le crochet de fer et les pièces enfumées de l’antique instrument. Dehors, sur des foyers de cailloux tout étroits il y avait des feux de sarments qui pétillaient, et, sur ces feux, dans plusieurs ustensiles, l’eau bouillante chantait aussi.

Une auge longue, profonde et large comme un canot de voyageurs, occupait le