Page:LeMay - Contes vrais, 1907.djvu/454

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
420
FANTÔME

milieu de la pièce ; et, tout près, à l’un des bouts de cette auge, on avait placé un dévidoir solide. Des bâtons de merisier ou de bouleau, dépouillés de leur écorce, durs et pesants, étaient rangés le long de la cloison.

Mathias Padrol était venu l’un des premiers. Il lui tardait de voir Joséphine et de lui dire comme il l’avait trouvée jolie, le dimanche précédent, quand elle avait fait la quête, à l’église, pour la chapelle de la Sainte Vierge. Il n’était pas, toutefois, sans éprouver un serrement de cœur, en songeant qu’il faudrait parler encore de Jean-Paul, son compagnon demeuré là-bas.

— À l’ouvrage, mes enfants, commanda le père Duvallon, voici les pièces d’étoffe qui descendent du grenier.

— Que ceux qui ont de bons bras prennent les rames, ajouta madame Duvallon, en montrant les rondins sans écorce, qui faisaient des lignes claires sur le bleu sombre de la cloison.