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LE MARTEAU DU JONGLEUR

et souvent pénible descente. Il faut suivre des sentiers dangereux, marcher dans les lits caillouteux des torrents, longer des murailles naturelles d’une hauteur prodigieuse, s’ouvrir une route à travers les arbres renversés par les ouragans, et roulés pêle-mêle, comme des gerbes déliées, sur le flanc maintenant uni d’une montagne.

Si vous pouvez atteindre le sommet arrondi qui s’élève là-bas, par-dessus la forêt, de l’autre côté du lac, vous jouirez d’une vue admirable et vous entendrez quelque chose d’étonnant.

Prêtez l’oreille.

Ce n’est pas un bruit de feuilles qui palpitent au souffle des brises mystérieuses ; ce n’est pas le baiser strident d’un lambeau d’écorce qui retombe, comme un oripeau brillant, sur le tronc immobile du bouleau ; ce n’est pas le pivert gourmand, qui perce de son bec dur les arbres où se cache le ver ; ce sont des coups réguliers sur quelque chose de résistant. On dirait