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LE MARTEAU DU JONGLEUR

Cette tribu était fière de son chef, le Sagamo, fière de son sorcier, le Jongleur.

Le Sagamo avait un fils : Matchounon, le Jongleur avait une fille : Onaïda.

La fille du Jongleur devait être fiancée au fils du Sagamo, avant le départ pour la chasse.

Matchounon se rendit à la cabane du Jongleur avec les présents d’usage : une hache de pierre finement taillée, un tomahawk, un calumet ciselé et des peaux de castor.

Les présents ne furent pas acceptés.

— J’ai eu un songe, dit le père d’Onaïda, j’ai vu le Manitou et il m’a défendu de te laisser emmener ma fille dans ton wigwam… Il m’a défendu de te laisser emmener ma fille, à moins que tu ne te rendes à la grande bourgade des Visages pâles, à Stadaconé, sur le bord du fleuve qui passe et revient toujours. Il m’a dit que la « robe noire » était venue, sur un grand canot, d’un pays étrange, par-delà le grand lac où le soleil se lève, pour nous