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Page:LeMay - Contes vrais, 1907.djvu/517

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FONTAINE VS. BOISVERT

veut, murmura Moïse en aparté, et comme pour s’excuser de sa faiblesse.

Et tous les deux, la femme et le mari, lui devant, elle derrière, maugréant, l’âme angoissée, ils se hâtèrent vers l’endroit où travaillaient les Boisvert, père et fils. Avant d’arriver, la femme cria :

— Allez faire des fossés chez vous, si vous voulez en faire !

— Attends donc, fit le mari, on va leur parler amicalement, c’est mieux.

— Va donc, vieux poltron !

— Fâchez-vous donc pas, répondit le père Boisvert, nous faisons votre ouvrage.

— Nous n’avons besoin de personne pour cela. Vous feriez mieux de travailler chez vous, vous pourriez plus aisément amarrer les deux bouts.

Les Boisvert sourirent et se remirent à la besogne.

— Si vous ne décampez point, vociféra la mégère, je vous assomme avec des roches.

Elle venait de ramasser un caillou ;