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PATRIOTISME

avec fierté malgré la fatigue, et souriaient à la mort entrevue dans la fumée des combats prochains.

À mesure qu’ils approchaient du foyer de l’agitation, ils sentaient leur ardeur grandir et les regrets s’effacer. Les vieillards battaient des mains en les apercevant, et les femmes agitaient leurs mouchoirs. Cela les encourageait. Ils se grisaient d’orgueil.

— D’où venez-vous, les braves, leur criait-on ?

— D’en bas… tout près de Québec…

— De si loin !… Hourra pour les patriotes !

— En vient-il d’autres ?

Ils secouaient la tête avec tristesse.

* * *

Ils allèrent ainsi jusqu’à Saint-Denis. Ils virent Nelson, ils virent Papineau, et ils ne songèrent plus qu’à mourir glorieusement.