Page:LeMay - Contes vrais, 1907.djvu/552

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
510
PATRIOTISME

Marcel écrivit à Héloïse :

« La mort ne nous fait point peur. Ceux qui nous tueront seront plus à plaindre que nous, car ils seront maudits, un jour, et nous, un jour, nous serons bénis… La liberté fleurira sur nos tombes… Les tyrans auront peur d’une autre révolution… Ils nous rendront nos droits peu à peu, et nous deviendrons forts… Il faut que nous luttions… C’est sous le marteau que le fer se durcit… Il faut que nous soyons unis, si nous voulons devenir grands parmi les autres. Il faut aussi que nous nous affirmions. La soumission aveugle prépare au joug. L’esclavage est le châtiment des peuples lâches… »

Des bribes ardentes qu’il avait probablement retenues des discours de Papineau ou de Nelson.

Il ajoutait :

« Nous n’avons pas assez de fusils. Nous n’avons pas d’argent… Nous serions deux fois plus nombreux, si l’on pouvait donner des armes à tous ceux qui