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PATRIOTISME

Ils n’avaient pas osé se jeter en bas tant l’allure était rapide. Maintenant ils atteignaient un endroit dangereux. Une roue effleura le vide, mais elle ne tomba point, et le cheval s’élança dans la côte tournante. Tout disparut, aux yeux des jeunes gens effrayés.

Quelques secondes seulement s’écoulèrent et un bruit étrange sortit de la route cachée. C’était un choc violent, un craquement de bois qui se fend, un sanglot d’homme et de bête qu’on assomme. Les patriotes accoururent au lieu de l’accident. Le cheval se débattait, embarrassé dans les bandes du harnais et les débris de la calèche. L’un des hommes se releva, il ne paraissait pas avoir de blessures graves ; l’autre restait immobile, la face contre terre.

— André Mathurin ! s’écria Marcel, à la vue du jeune homme qui se remettait sur pied en se tâtant les côtes.

— André ! firent également les autres.

Et lui, André, tout abasourdi par le