Aller au contenu

Page:LeMay - Deux poëmes couronnés par l'Université Laval, 1870.djvu/159

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
157
du canada

« Qu’il y reste à jamais, et ses marins aussi !
« Qu’elle soit leur sépulcre ! Et nous verrons ainsi
« Où seront les plus forts, et qui se fera gloire
« D’avoir pu remporter la dernière victoire !
« Voici qu’approche enfin la saison des frimas.
« L’hiver, si rigoureux dans ces lointains climats,
« Va pendant bien longtemps, sous sa neige entassée,
« Enchaîner le grand fleuve et la terre glacée.
« Les serviteurs de Dieu voudront partir en vain ;
« Il ne trouveront plus pour s’enfuir de chemin :
« Leurs vaisseaux enchaînés resteront sur la grève !
« Alors, ô mes amis, point de paix ! point de trêve !
« Soyons rusés, actifs ! soyons audacieux !
« Glorifions l’enfer ! Humilions les cieux !
« Du sauvage éveillons et la haine et l’envie.
« Craignant d’être captifs sur sa terre asservie.
« Qu’il attache au bûcher ces pieux matelots,
« Ou leur perce le cœur de ses longs javelots !