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Page:LeMay - Deux poëmes couronnés par l'Université Laval, 1870.djvu/160

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découverte

 « Ou qu’avec les hivers d’étranges maladies
« Achèvent d’épuiser leurs âmes engourdies ;
« Et qu’ils succombent tous au milieu de ces bois,
« Regrettant leur pays, maudissant leurs exploits ! »

 Ainsi parla Satan. Les démons applaudirent.
De leurs couches de feu les damnés entendirent
Les insolents discours de leur orgueilleux roi,
Et leurs membres brûlants frissonnèrent d’effroi.

 Un vent s’est élevé qui souffle de l’aurore.
Aux rayons du soleil un nuage se dore :
Comme un flocon de laine il roule mollement
Et sème ses lambeaux au bord du firmament.
Sur le fleuve orgueilleux dont les ondes gonflées
De l’ombreux Canada fécondent les vallées.