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Page:LeMay - Deux poëmes couronnés par l'Université Laval, 1870.djvu/162

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découverte

Où les flots vont se tordre avec un bruit affreux
Que répète l’écho des rivages ombreux.
Il remonte avec peine un courant trop rapide,
Ou sillonne plus vite une nappe limpide.
Ici, comme un géant sur les eaux renversé,
Le rivage tout nu semble s’être affaissé :
Et là, tout de verdure, en courbe il se déploie
Comme un bras arrondi qu’enveloppe la soie ;
Et comme les grains d’or d’un collier égrené,
Sur le flanc du coteau d’érables couronné,
Sur la cime du cap, à l’ombre des platanes,
Des chasseurs Indiens s’élèvent les cabanes.

 Ce vaisseau qui courait sur le fleuve surpris
Effleurant, tour à tour, deux rivages fleuris,
C’était l’Émérillon ! Des chants mélancoliques
Comme le bruit du soir dans les forêts antiques,